Essayons d'analyser le passé et d’observer ce qui s'est déroulé dans le monde du travail, des cadres ou des divers responsables. Il y a une trentaine d'années, les plus importants d'entre eux avaient une assistante, métier malheureusement très souvent féminisé à cette époque, y compris dans le langage commun. Et ils en étaient fiers : c’était un peu le symbole du supérieur, avoir une secrétaire, une assistante ou une secrétaire de direction, selon le poste. Cette fierté est maintenant placée dans le label de ses outils informatiques, avec une pomme ou non.
L’assistante organisait, préparait et soulageait
Que faisait-elle ? Elle organisait l'agenda, préparait les réunions, envoyait les documents, éventuellement les remettait en forme, et s’assurait que tous les rouages étaient bien huilés. On lui demandait disponibilité, agilité et aussi de bien connaître l'environnement de l'entreprise et le responsable qu'elle assistait.
Les smartphones ont donné du pouvoir d’action à chacun
Quelques années plus tard, avec Internet arrivent les smartphones. Avec eux, nous pouvions prendre directement nos rendez-vous, organiser notre agenda avec une vision rapide, déplacer un rendez-vous en quelques actions sur un écran, et envoyer un e-mail pour confirmer. Nous pouvons également prendre directement nos billets de train ou d'avion, nos courses en VTC et autres services en moins de temps qu'il ne le fallait à cette époque en appelant une assistante.
Le rôle de l’assistante devient obsolète
Et ceci n’a cessé d’aller dans ce sens. Qui, aujourd’hui, a encore une assistante ? Ou un assistant — car, fort heureusement, le métier initialement féminisé s'est mixé. Mais, surtout, c’est devenu presque démodé. Dans la plupart des entreprises, rares sont ceux, en dehors des très hauts dirigeants, qui peuvent encore se targuer de bénéficier d’un soutien administratif dédié. Au niveau des cadres intermédiaires ou supérieurs, personne n’oserait plus dire qu’il dispose d’une personne pour organiser son agenda, ses rendez-vous ou ses déplacements. Ce serait perçu comme “old school”, voire comme le signe d’un manque d’agilité ou d’autonomie.
Cette évolution n'est pas un ressenti elle est documentée et chiffrée
Ce glissement n’est pas qu’une impression : il est documenté. Selon une étude de l’Apec (2021), le métier d’assistant(e) de direction a profondément évolué, et ses effectifs ont diminué, notamment au niveau des cadres. Grâce aux outils numériques – agendas partagés, plateformes de réservation, messagerie instantanée – les cadres sont désormais censés tout gérer eux-mêmes. Cette autonomie numérique est valorisée comme un progrès, une preuve d’adaptation à un monde plus agile et dématérialisé.
L’autonomie a un prix caché : la surcharge
Mais cette évolution a un prix. Derrière l’autonomie affichée, c’est une surcharge qui s’installe. Le baromètre 2023 de l’Observatoire de la vie au travail révèle que 67 % des cadres se disent surchargés par des tâches administratives et organisationnelles, et 54 % estiment que cela nuit à leur efficacité et à leur bien-être. L’ANACT confirme ce constat : la digitalisation, si elle a rendu les outils plus accessibles, a aussi fragmenté le temps de travail et augmenté le stress, en supprimant des formes de soutien autrefois assurées par les assistant(e)s.
Tout faire soi-même. Tout gérer. Ne jamais pouvoir s’appuyer sur un autre que soi. Cette injonction à l’autonomie absolue, derrière ses allures modernes, semble bien avoir creusé le lit d’un nouveau mal-être au travail. Et c’est précisément ce que les études commencent à montrer, chiffres à l’appui.
L’intelligence artificielle prend une place grandissante
Et maintenant ? C'est l'avènement de l’intelligence artificielle. Nous la mettons à toutes les sauces et à tous les goûts. Que fait-elle pour nous ? Elle ne prend pas nos rendez-vous, certes. Elle ne prend pas directement nos billets de train ou d’avion, évidemment. Mais on ne peut pas dire que ce soit bien difficile de le faire soi-même. En revanche, ne serait-ce qu’en utilisant le célèbre ChatGPT, on peut rédiger rapidement une lettre administrative, obtenir l’ébauche d’un accord, d’une lettre d’intention ou d’un contrat succinct. Et même mieux ! (Il ne faut pas toujours écouter les juristes, si professionnels et soigneux soient-ils, car tout le monde n’a pas les moyens d’y avoir recours – et comme on dit, ChatGPT fait le job.)
L’IA allège la charge mentale bien plus que le temps
Réécrire un document vite réalisé en brouillon et le corriger par la suite ? Un jeu d’enfant. Répondre à des e-mails compliqués, établir un rapport pour un client ? Rien de plus facile.
En l’utilisant bien, on peut gagner facilement entre une demi-heure et une heure par jour. Mais il ne faut pas se focaliser sur le temps et la productivité, qui sont difficilement mesurables à titre individuel, il faut regarder le soulagement de la charge mentale. Se lever le matin et devoir réaliser deux courriers administratifs, une ébauche de contrat et une présentation PowerPoint ne met pas spécialement la joie dans les cœurs. Ce qui nous fascine, lorsque l’on est "décideur", c’est de raisonner, de façonner, de concevoir. Et d’éliminer ces tâches qui nous usent parce qu’elles nous semblent subalternes, ou tout simplement fastidieuses.
Ce que va nous proposer notre assistant d’intelligence artificielle, c’est de les faire à notre place. Alors n’ayez pas honte d’avoir embauché votre IAssistant !
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